Plusieurs milliers de décès supplémentaires imputables aux polémiques contre les statines
Cet ouvrage réfutait notamment le bénéfice des statines en prévention cardiovasculaire, suscitant l'émoi et l'ire de la communauté cardiologique, effrayée par les conséquences d'un tel message.
Pour estimer l'impact de cet événement médiatique sur l'utilisation des statines, une étude de cohorte a été réalisée comparant l'incidence de l'arrêt des statines chez les utilisateurs réguliers après février 2013 à celle des années précédentes (2011 et 2012). L'arrêt des statines a été défi ni comme une absence de délivrance d'au moins 2 mois après une période d'exposition aux statines.
Les résultats observés dans le groupe à risque intermédiaire (soit les 2/3 des dossiers examinés), l'augmentation des arrêts de traitement s'est accompagnée d'une surmortalité de 13 %, soit 54 décès supplémentaires. Dans le groupe à haut risque, 36 décès supplémentaires ont été répertoriés mais ce groupe étant nettement moins nombreux que le précédent, ce résultat est à interpréter avec davantage de prudence.
Compte tenu de la taille de l'échantillon, une extrapolation à l'ensemble de la population française permet d'estimer la mortalité supplémentaire à près de 10 000 morts. C'est un exercice que les auteurs ne font pas mais qu'il serait intéressant de faire afin de pouvoir apprécier sans contestation possible si de telles polémiques ont effectivement des conséquences aussi désastreuses pour la santé publique.